Le Cercle ENSO

un moment de calme

Le cercle ENSO est réalisé d’un seul trait de pinceau, sur une seule expiration.

« Je trace le cercle après un moment de méditation. Je suis devant la feuille, l’encrier et quelques pinceaux sont à portée de main. Puis une pensée, souvent universelle, me traverse. Je reste un moment ainsi, il y a beaucoup de calme, de sérénité ».

« Puis lentement, sans réfléchir, sans chercher à guider quoi que ce soit, je trace le cercle. Souvent j’ai les yeux fermés au moment où je le trace, car j’ai remarqué que l’œil (et le mental !) cherchent à corriger le mouvement, à le contrôler, à le rendre parfait, et alors bizarrement le cercle est déformé, il est moins expressif. »

« Ainsi je trace un cercle comme si la main qui tient le pinceau était guidé par une pensée/intuition qui me dépasse. Puis je note à l’encre les quelques mots de cette pensée/intuition. Parfois je n’ai pas de mot alors je ne note rien : j’ai l’impression que tout est dit dans le dessin. »

une expression simple et puissante

Le terme Japonais ENSO est formé de 2 caractères [cercle] et [presque]

Le cercle ENSO japonais peut être représenté complètement fermé, ouvert, avec un trait fin ou épais, régulier ou non… Il exprime l’état d’esprit de celui qui trace le cercle, son éveil, son énergie…

Chaque cercle ainsi est unique, non reproductible. L’initié qui observe un cercle accède à la dimension intérieure de celui qui l’a réalisé : c’est un indicateur du cheminement sur la voie. Dans la tradition, les peintures d’Enso peuvent comporter un court texte, comme une invitation pour approfondir une pensée, une intuition, une possible intention.

un symbolisme riche

Dans le zen, il symbolise entres autres : l’éveil, l’univers, la vacuité et l’énergie.

Il est le symbole de l’illumination ou de l’univers sans limite.

Il est la simplicité, la plénitude, l’harmonie entre les éléments.

Il est le cercle des lumières, le cercle de l’infini, le cycle sans fin de la vie.

C’est le visible et l’invisible, il est le vide, la simplicité, la plénitude.

Puisque le cercle ENSO n’est pas parfait (d’un point de vue géométrique) il n’y a pas de centre : disons que le centre est partout dans le cercle. La recherche de perfection n’est pas géométrique : le cercle ENSO parfait est celui qui exprime de manière subtile l’équilibre entre le vide et la forme.

du vide nait la forme

Cette notion de vacuité est au centre de toute forme de création.

De même que l’on ne trouve jamais de solution (= nouvelle idée) si notre esprit est encombré ou saturé, ainsi le cercle indique le vide à l’intérieur et à l’extérieur.

Le cercle indique le vide et le signifie, c’est alors que peut apparaitre quelque chose. Le cercle, en tant que forme, est indissociable du vide, il ne fait qu’un avec lui : il représente la pleine conscience de cet équilibre.

Une esthétique qui fait du bien

Guidé par le cercle, le regard chemine entre le vide intérieur et extérieur, et invite nos pensées à se perdre dans le vide en confiance.

En suivant le tracé, on avance de manière plus certaine que si l’on restait sur un seul point de vue depuis le centre de soi-même.

Il correspond à l’esthétique et des perspectives du Wabi Sabi Japonais (art de la modestie, art de l’imperfection).

Sur un grand format, il offre une présence puissante, vertigineuse.

« Je joue avec les couleurs, qui portent leur propre symbolique, et sur la couleur du fond, pour suggérer cette relation complémentaire heureuse entre le vide et la forme. Je recherche la liquidité du tracé, pour renforcer cette idée d’un mouvement fluide, d’une énergie qui coule comme une source. »

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